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#Re-Source 1/3 – Puisque tout a été arrêté, on peut tout reprogrammer, non ?

#Re-Source 1/3 – Puisque tout a été arrêté, on peut tout reprogrammer, non ?

Nous venons de traverser une période de confinement particulière, qui a forcément eu un impact sur nos pratiques professionnelles et pédagogiques. Pour ce premier webinaire de l’initiative #Re-Source, la question de “l’après-Covid” s’est forcément posée pour la formation de la fonction publique. Y a-t-il eu une accélération de la transformation digitale ? Quelles tendances suivre ? Comment tout reprogrammer ?

Le replay

Les intervenantes

Sandra Schillemans
Sandra Schillemans
Directrice générale a.i. du recrutement et du développement au SPF Bosa
Gaëlle Boulet
Directrice de Formarform
Myriam Lemaire
Directrice de l'Académie du Forem
Françoise Guillick
Trainer coach et partenaire chez Bao group / Cohezio
Isabelle KÜNTZIGER
Directrice générale de l'EAP

Une transformation digitale accélérée

L’ensemble de nos intervenantes ont pu en témoigner : le confinement a été un frein brutal en même temps qu’une incroyable accélération. La nécessité a fait loi. Il a fallu s’équiper de nouveaux outils et mettre en place rapidement des solutions de formation à distance. L’accompagnement des formateurs a été l’enjeu central : pour les aider à transformer leurs outils pédagogiques habituels en contenus digitaux adaptés pour l’apprentissage distanciel.

Au programme de cette transformation digitale accélérée : des modalités adaptées, des parcours individualisés, des apprenants autonomisés. On a également vu se profiler de nouvelles dynamiques de mutualisation et de partage. Des interactions qu’on n’aurait jamais soupçonnées se sont créées, forçant chacun à sortir de sa zone de confort et à tenter l’aventure de la co-construction.

La fracture numérique, une ombre au tableau

Côté pile, cette accélération de la transformation digitale. Côté face, une fracture numérique plus prononcée que jamais. Nos intervenantes partagent ce constat en demi-teinte. Si certaines personnes ont su s’adapter avec aisance et agilité, beaucoup d’autres sont restées sur le bord de la route. Leurs conditions de travail se sont dégradées en raison d’un manque d’équipement et d’une vie privée difficilement conciliable.

Le confinement a créé des difficultés parfois majeures de stress et d’angoisse, tant pour les prestataires externes que pour les formateurs internes, d’ailleurs. Mal maîtrisés, les outils de techno-pédagogie peuvent être désarmants. D’où l’importance, une fois encore, de l’accompagnement. L’innovation nécessaire pour rebondir passe nécessairement par là, par une montée de compétences raisonnée et guidée.

L’émergence de nouvelles tendances

Pendant le confinement, le collaborateur a dû prendre en charge son parcours de formation, son propre développement. C’est une responsabilisation qui pourrait bien changer, à terme, le visage de la formation continue. Mais un autre enjeu fort se cache derrière cette nouvelle autonomie de l’apprenant : celui du soutien de l’organisation, du chef d’équipe. La culture managériale doit être une culture de la formation. Ancrée, cultivée aussi. On peut offrir tous les outils pédagogiques innovants possibles, les modalités d’apprentissage les plus flexibles : sans cette valorisation de la part du top management, l’expérience d’apprentissage ne porte pas les fruits attendus.

La comodalité est une autre tendance à retenir. Elle résulte d’une alliance pédagogique soudée entre les formateurs et les apprenants. L’importance de l’humain prend une nouvelle dimension dans un tel contexte de digitalisation et de distanciation. Le dialogue doit se renforcer pour décider ensemble : les horaires, les modalités, les compétences à développer, les mises en application possibles.

On peut dès lors s’attendre à un boom des formations sur les soft-skills : gestion d’équipe, travail à distance, communication interpersonnelle, etc. Ces qualités sont au cœur de tout projet de transformation digitale, forcé ou non.

Le risque d’un retour en arrière ?

Le risque d’un retour en arrière est élevé. Les incertitudes grandissent chaque jour quant à la relance de la formation. Les apprenants auront-ils envie de revenir en présentiel ou en blended ? Auront-ils le temps ? Les impératifs économiques vont-ils prendre radicalement le dessus sur le temps de formation ? Les priorités opérationnelles sont là et on attend les gens sur le pont, c’est certain.

Avec 30 000 demandeurs d’emploi supplémentaires par rapport à la même période en 2019, la crainte est réelle. Repartir de la réalité de terrain s’impose, en répondant à l’appel et aux besoins du plus grand nombre.

Mais l’optimisme reste de rigueur chez nos intervenantes : après ces mois de confinement, les gens ont envie de recréer du lien, de se recentrer sur l’essentiel aussi. Ils pourraient donc revenir.

Les 3 points essentiels à retenir

  1. L’importance fondamentale du dialogue. Cette période constitue une vraie menace pour le collectif. L’interconnexion, cette notion de lien, doit rester l’élément central. Il faut oser la confiance et le partage d’expérience.
  2. Un potentiel d’innovation formidable. Toute crise a aussi des effets positifs. Passé le coup de massue, on a tous beaucoup et rapidement appris, avec une agilité qu’on ne soupçonnait pas.
  3. La résilience des organisations. Leur bonne intelligence aussi, pour faire face aux nouveaux défis des métiers de la formation. La prochaine étape sera celle de l’analyse, avec humilité et sagesse, pour n’en garder que le meilleur.


Alors, qu’allez-vous apprendre aujourd’hui ?

Retrouvez en replay toutes les sessions des webinaires #Re-Source.

L’École d'administration publique (EAP) a été créée en 2012 pour former le personnel des administrations de la Région Wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et leurs OIP. Son objectif est d'améliorer les compétences des collaborateurs, tout en favorisant les échanges d'expériences inter-administrations.

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