P pour présentiel ? Est-ce cela la “nouvelle” tendance en formation ? La bonne blague ! Oui et non. Il s’agit moins d’être en présentiel ou de faire acte de présence que d’être en pleine présence/conscience. En effet, le p-learning n’entend bien sûr pas revenir en arrière, à une forme pré-numérique de la formation. Par contre,  après des mois et des mois de consommation digitale intense forcée (et les constats pour le moins accablants du dernier Haut conseil pour le climat), on est en droit de réfléchir et de mettre en perspective les aspects potentiellement déshumanisants et énergivores des formations en ligne.

Un format low-tech, en pleine présence

Ce que propose le p-learning, ce sont des modalités pédagogiques alternatives pour réduire l’empreinte carbone de la transformation digitale et maintenir l’humain au centre des dispositifs. En somme, un format low-tech post-pandémie qui prêche pour une réconciliation. Ainsi, les adeptes du p-learning invitent les formateurs, les organismes de formation et les organisations apprenantes à :

• mutualiser et partager les ressources de la formation
• utiliser des technologies simples et économiques
• privilégier des outils indépendants et open source
• favoriser une immersion longue et profitable des apprenants
• réduire les distractions et concentrer le potentiel mémoriel
• maintenir la dimension organique et matérielle de l’apprentissage

La simplification des outils numériques, au cœur du modèle p-learning

À l’aide d’outils technologiques simples, on crée, à distance, un  environnement comparable à une classe traditionnelle. En somme, on « allège » le poids de l’outil informatique pour qu’il garde sa juste place : celle de la facilitation, au service et non pas au détriment de la pédagogie. Le p-learning se profile ainsi comme une forme d’e-learning 2.0 ou de classe virtuelle réenrichie de notre bon vieux modèle présentiel. Les mots-clés à l’ordre du jour sont : la sobriété énergétique et matérielle, la durabilité forte et la résilience collective.

Un exemple concret d’outil pédagogique low tech pour s’affranchir des data centers ? Au Danemark, où le p-learning connaît de nombreux adeptes, le Dr Norgberg a inventé un “materialized virtual board” : une sorte d’écran d’ordinateur tactile et non connecté avec lequel on peut interagir grâce à un stylet 3D et ainsi annoter des informations indispensables au cours. 

Retenons : l’optimisation

Petit sondage rapide dans les couloirs de l’EAP : qu’est-ce qu’ils ont encore inventé ces Américains ! Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain pour autant. Car il y a quand-même une proposition dans ce modèle du p-learning : c’est celle de l’optimisation des ressources de formation et de la pérennisation des compétences.

À l’EAP, on parle depuis longtemps de ce cercle vertueux : de réactivation des savoirs, de culture de l’excellence, de valorisation des acquis de formation. Autant de pratiques durables qui participent d’une hybridation réussie des modalités de formation pour nos administrations. Cet engagement se traduit aussi par de l’accompagnement au changement humain et par l’adaptation des postures aux défis de la classe virtuelle.

EAP 2020 : une crise, un rebond et la consécration de l’hybride

Et à l’heure du bilan post-Covid, nous entendons bien poursuivre une approche mixte, plutôt que le “tout au digital”. Ce qui signifie toujours : sans rien sacrifier à la qualité et à la durabilité des objectifs pédagogiques.

Alors, qu’allez-vous apprendre aujourd’hui ?

À déconfiner en partageant bonnes pratiques et ressources utiles, en visant l’équilibre. C’est peut-être ça aussi cette notion de p-learning ? Après tout, le bon sens est toujours bienvenu. Retrouvez dès maintenant l’offre ressourçante de l’EAP.