Escape game pédagogique, une expérience d’apprentissage immersive
« L’escape game était super ludique et basé sur les documents pédagogiques, j’ai beaucoup aimé. » – « Je trouve que cet escape game était une réussite pour une première. » – « Je suis impressionnée par la qualité des animations proposées, en particulier par l’escape game. »
« De belles remontées de la part des participants à l’évènement annuel organisé au profit de nos formateurs et formatrices internes de l’EAP », entame Valentine Minet, qui a conçu l’escape game avec sa collègue Caroline Defrance. « Nous avions pour objectif de leur faire découvrir trois de nos nouvelles productions : la ligne pédagogique, le guide des formateurs internes et la convention de collaboration. Nous recherchions un format qui soit impactant, engageant et collaboratif. Après un brainstorming en interne, nous optons pour l’escape game pédagogique. Sans expérience de ce format mettant en scène un grand groupe en présentiel, nous l’avons vécu comme un vrai défi. »
Jouer pour s’approprier la matière par l’action, c’est ce que l’EAP a voulu offrir aux formateurs. Mais si le « serious escape game » est un format pédagogique tentant à priori, il demande une préparation minutieuse pour éviter les impondérables. Alors comment Valentine et Caroline y sont parvenues ?
Un escape game pédagogique, ce n’est pas de l’improvisation
« Nous sommes parties des objectifs pédagogiques, de ce que nous souhaitions transmettre aux participants au travers du jeu. C’est autour de ceci que nous avons construit les énigmes. Des ressources sur les escape games pédagogiques et des escape games ludiques réalisés à l’extérieur nous ont servi d’inspiration pour concevoir le fonctionnement, définir les étapes et mettre au point le timing du jeu.
Cet alignement avec les objectifs pédagogiques demande une conception sur mesure. Une fois créées, les énigmes ont été agencées et le cheminement du jeu a alors pris forme. Une phase logistique (matériel physique et paramétrage informatique) a permis d’aboutir à un premier prototype jouable. Et la nécessité de faire appel à une fonction relais de maître du jeu a émergé.
Un seul oubli et l’escape game est à l’arrêt
Un scénario qui mobilise, un mode opératoire précis, un briefing logistique de 30 pages sur le matériel, les lieux, l’événement, les annexes…
Le succès d’un espace game pédagogique se situe au carrefour entre la créativité (l’histoire, la puissance mobilisatrice des énigmes…), la précision attendue en matière d’outils technologiques (conception, paramétrage…) et la logistique bien huilée propre à l’évènementiel.
La conceptrice reprend : « Avant l’événement, on a fait appel à des testeurs parmi nos collègues internes pour récolter leurs retours sur l’escape game. Ces tests se sont montrés concluants au niveau de l’expérience du jeu et du timing. Certaines énigmes ont été un peu ajustées. L’étape qui a suivi les tests a été de préparer toute la logistique pour pouvoir accueillir les 9 groupes en parallèle qui allaient participer à l’escape game lors de l’évènement. Il fallait aussi trouver 9 personnes pour encadrer les groupes et incarner le rôle de maitre du jeu. »
Mais qui sont ces maîtres du jeu ? Ce sont les relais des organisateurs, ils ont un rôle primordial dans le succès de l’escape game : chaque maître du jeu suit à distance son groupe de participants, les maintient sous son radar, les aiguille quand une énigme pose problème, garde l’œil sur le compte à rebours…
La gestion des émotions des participants est une tâche délicate : elle demande au maître du jeu d’apprécier le bon dosage, de sentir s’il faut ou non intervenir et à quel moment.
Illustration concrète avec la ligne pédagogique
La ligne pédagogique est une réelle avancée qui nécessite des actions de communication ambitieuses. En immergeant son public dans une histoire porteuse de sens, l’escape game invite à découvrir cette ligne pédagogique sous un angle ludique qui active et en favorise l’appropriation. Il fait appel à l’autonomie dans l’apprentissage, au besoin d’évolution, au relationnel, composantes de l’intelligence collective.
Et puis, il incarne avec succès les 5 piliers de la ligne pédagogique :
- l’excitation du jeu et le push du chrono favorisent l’envie de participer,
- chacun a sa manière de réfléchir : quand l’une ne résout pas l’énigme, l’autre rebondit dessus sous un autre angle. Cette singularité et la complémentarité des profils rend le groupe plus performant,
- émettre des hypothèses, penser tout haut… Sans concertation ni apprentissage social, le jeu ne fonctionne pas,
- offrir un environnement propice, avec un maître du jeu qui intervient, mais pas trop,
- en autorisant les essais et erreurs, comme sources d’amélioration continue.
Pour toutes ces bonnes raisons, l’escape game nous a semblé le moyen idéal de formaliser la nouvelle ligne pédagogique, soit les valeurs qui sous-tendent notre approche de la formation à l’EAP.
Deux conseils pour un escape game pédagogique réussi
- Concevoir scénario et énigmes demande créativité et rigueur : respecter un ordre logique, définir les objectifs pédagogiques, cibler les messages et les transformer en énigmes, sans copier/coller.
- Ne négliger aucune des étapes indispensables au serious escape game :
- Le briefing donne les règles du jeu : dialoguer, collaborer, échanger pour vite s’évader. Ensuite, les participants sont plongés dans l’histoire du jeu, la mise en situation. Le scénario engage les groupes dans une mission des plus sérieuses. Il faut agir, et vite. Une petite activité de groupe est essentielle pour permettre aux participants d’apprendre à se connaître. Les tâches se répartissent ainsi naturellement dans le groupe.
- C’est le tour du jeu en lui-même.
- Ensuite, vient le debriefing, une étape essentielle : on reste dans le vif du sujet.
Fini de jouer, place au debriefing !
Un incontournable, car les connaissances sont ancrées en revenant sur chaque énigme que l’on résout puis commente. « À ce moment-là, les participants sont très concentrés, se rejouent tout ce qu’ils ont vécu, les solutions et leur contribution, qui sont alors mises en lien avec les objectifs. Je suis convaincue de la valeur de ce mode opératoire », conclut Valentine, en précisant : « Là où le briefing engage les participants et le jeu mobilise les participants, le debriefing est là pour ancrer les apprentissages. »
Si le debriefing clôture l’escape game pédagogique, il ouvre à la fois de nouvelles perspectives sur l’exploitation des connaissances acquises par les apprenants, leur consolidation dans le temps et leur plus large exploration par la suite.
Alors, qu’allez-vous apprendre aujourd’hui ?
Vous voulez en savoir plus sur le pouvoir de l’escape game au service de vos objectifs de formation ? Contactez Valentine Minet, de la cellule Digitale et Nouvelles Pédagogies de l’EAP : v.minet@eap-wb.be.