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Favoriser la culture de la formation, au bénéfice de l’avenir des administrations

Favoriser la culture de la formation, au bénéfice de l’avenir des administrations

Favoriser la culture de la formation, au bénéfice de l’avenir des administrations

L’efficacité d’une formation ne dépend pas uniquement du contenu et de la pédagogie de la formation. D’autres facteurs entrent en jeu, notamment sur le lieu de travail, à commencer par un environnement où règne la culture de la formation. Nous avons débattu de la question avec Monsieur Michael Mercier, Directeur formation et apprentissage à l’EAP. Lui et son équipe cherchent à soutenir l’amélioration de l’impact des formations sur le terrain.

Commençons par une définition de la culture de la formation, la nôtre, telle que reprise dans notre rapport annuel de 2022 : on parle de culture de la formation pour désigner ces facteurs externes à l’EAP qui influencent le transfert des compétences acquises au sein des administrations (notamment la culture de l’organisation, le soutien du supérieur hiérarchique, le soutien des pairs, la motivation des participant·e·s,…).

La culture de la formation : qu’en est-il sur le terrain ?

Disons le d’emblée, l’EAP n’a pas de prise directe sur ces différents facteurs liés au contexte professionnel réel des apprenants. C’est donc au sein des organisations qu’il convient d’agir pour favoriser le transfert des acquis de la formation.

Et oui, la formation représente un investissement en soi du point de vue de l’agent ou de l’agente mais, elle représente aussi un investissement important pour les administrations, tant du point de vue financier que des ressources humaines.

C’est ici que l’EAP intervient avec sa mission de soutenir ses administrations clientes dans le développement des compétences de leurs collaborateurs et collaboratrices en faisant de la formation une réussite pour les deux parties.

Mais comment évaluer les facteurs de transfert d’une formation ? Nous avons mis en place, depuis avril 2023, un nouvel outil d’évaluation, à destination des administrations : l’évaluation à froid. Elle permet de rendre compte des facteurs de transfert qui favorisent ou freinent l’utilisation des nouvelles compétences développées en formations. Cette évaluation porte donc sur l’environnement post-formation.

L’évaluation à froid, cela ressemble à quoi ?

L’évaluation à froid est donc un diagnostic de la présence (ou l’absence) de certains facteurs de transfert des acquis.

L’objectif de la mesure est de fournir aux administrations clientes une photographie partielle de leur culture de la formation. Elles seront alors plus à même de prendre des mesures pour favoriser la culture de la formation au sein de l’organisation et, par ricochet, le transfert des compétences dans l’environnement de travail de l’agent lors de son retour de formation.

Concrètement, comment se déroule cette évaluation à froid :

  • Un questionnaire à destination de l’apprenant·e est envoyé 6 semaines après la fin de sa formation ou son parcours de coaching. Il permet d’évaluer la capacité de transfert des apprentissages sur le lieu de travail en évaluant des facteurs tels que les occasions de mise en œuvre, la perception de soutien de l’organisation, la disponibilité des ressources, etc.
  • Un autre questionnaire, à destination de son ou sa supérieur·e hiérarchique, est, lui, envoyé une fois par an en décembre. Il ou elle est également invité·e à s’exprimer sur les aspects de transfert des apprentissages pour l’ensemble de ses agents qui ont suivi des formations à l’EAP.

Sur base de l’analyse des différents questionnaires (graphiques, chiffres, etc.), l’EAP dispose d’un recueil de données pour l’ensemble de ses administrations. Des nombreuses pistes à suivre pour améliorer, sur leur terrain, les facteurs influençant le transfert des compétences acquises.

En matière de stratégies d’amélioration, l’EAP a par ailleurs la volonté de soutenir les administrations pour optimiser l’impact des formations en travaillant sur les facteurs de transfert.

Comment faire de la formation une réussite ?

Mais, quels sont ces fameux facteurs de transfert des acquis ? Il s’agit essentiellement d’aspects logistiques, organisationnels et culturels.

Citons principalement :

  • Les opportunités de mise en pratique sur le terrain : quels outils sont disponibles pour pratiquer ?
  • Les tâches à réaliser ou les projets dédiés ou la fonction donnent-ils l’occasion de pratiquer ce nouveau savoir ?
  • L’environnement de travail favorise-t-il le droit à l’erreur ?
  • Le soutien au sein de l’organisation existe–t il (y a-t-il des résistances au changement) ?
  • Le soutien de la part des supérieurs hiérarchiques, avec sa casquette de mentor, est-il présent ? Ce point est d’ailleurs abordé lors de la formation FoCoMan base que peuvent suivre les managers.

Il s’agit là d’autant d’éléments cruciaux pour maximiser l’impact des formations.

Un environnement propice, cela se prépare

De notre point de vue, il est crucial de définir des objectifs de formation réalistes afin d’éviter des attentes irréalistes. De fait, la réussite d’une formation se joue tant avant, que pendant et après celle-ci.

Les chances de rendre une formation utile à long terme reposent notamment sur l’engagement de la personne formée (sa motivation à aller en formation), sa capacité et son envie d’appliquer les acquis, une clarté sur ce que l’on attend d’elle, son implication dans son organisation, etc.

Ainsi, on évoque dans notre check-list quelles actions clés prendre avant et après la formation :

  • Avant le départ en formation, identifier en quoi le contenu de la formation peut aider le collaborateur ou la collaboratrice à mieux faire son travail et développer ses compétences ; s’assurer que les résultats attendus sont clairs tant pour la personne qui va se former que pour son responsable hiérarchique ; identifier les moyens nécessaires (temps, outils) pour atteindre le résultat attendu.
  • Après avoir suivi la formation, discuter du déroulement de la formation (satisfaction générale, ressenti, pertinence de la formation…) ; discuter de la manière d’appliquer ce qui a été appris en formation et s’assurer que les moyens nécessaires (temps, outils) pour mettre en œuvre les nouveaux apprentissages sont disponibles ; partager ses apprentissages avec ses collègues.

Faire en sorte que les formations soient impactantes sur le terrain, c’est investir pour soutenir et accompagner le changement. Il faut voir la formation comme un processus qui va bien au-delà du moment où l’apprenant·e est en formation.

Favoriser la culture de la formation pour faire évoluer son administration

Un travail d’amélioration continue et collaboratif entre l’EAP et les administrations est nécessaire pour maximiser l’impact des formations.

L’EAP, de son côté, a pour mission de garantir que ses formations soient efficaces et contribuent à rendre les agent·e·s plus compétents. Les évaluations à chaud sont d’ailleurs là pour nous aiguiller sur de possibles améliorations, quant à la qualité des contenus et des formateurs et formatrices.

Mais, à côté de notre travail de formation, les conditions de transfert (occasions de mise en œuvre, soutien perçu, motivation…), mesurées dans les évaluations à froid, sont en grande partie dans les mains des administrations. Pour cela, une culture de la formation doit y être promue, afin de favoriser un climat propice à la montée en compétences… activables.

Alors, qu’allez-vous apprendre aujourd’hui ?

Dans notre rapport d’activités 2023 nous expliquons comment se passent nos évaluations et nous citons les chiffres clés : public touché, taux de participation, etc. Le bilan de 2024 sortira au printemps prochain ! On vous en reparle bientôt.

L’École d'administration publique (EAP) a été créée en 2012 pour former le personnel des administrations de la Région Wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et leurs OIP. Son objectif est d'améliorer les compétences des collaborateurs, tout en favorisant les échanges d'expériences inter-administrations.

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