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#Re-Source 2/3 – Quel équilibre entre formation présentielle, blended et digitale ?

#Re-Source 2/3 - Quel équilibre entre formation présentielle, blended et digitale ?

#Re-Source 2/3 – Quel équilibre entre formation présentielle, blended et digitale ?

Concevoir une formation présentielle ne s’improvise pas. La digitaliser non plus. Pendant cette période de confinement, tout le monde a dû s’adapter rapidement à une situation exceptionnelle, débouchant sur des difficultés inhabituelles, mais surtout sur de nouvelles opportunités pédagogiques.

Pour ce deuxième webinaire de l’initiative #Re-Source, la question de l’équilibre s’est forcément posée pour la formation de la fonction publique. Quelles nouvelles modalités d’apprentissages conserver ? Comment choisir si une formation doit être organisée en présentiel, en digital, en blended ? Peut-on encore différencier ces formats, et non les lier ?

Le replay

Les intervenants

Marjorie Hoslet
Marjorie Hoslet
Cheffe de projets nouvelles pédagogies EAP
Xavier Van Dieren
Xavier Van Dieren
Directeur de Now.be
Pascal Balancier
Pascal Balancier
Expert edtech ADN
Jean-Paul Erhard
Jean-Paul Erhard
Managing partner mRH - Peoplesphere

Digital VS présentiel : vraiment ?

Quand on parle de formation digitale, de quoi parle-t-on vraiment ? La question peut sembler aride, mais le terme digital brille par sa polysémie et la réalité par la multiplication des outils numériques. Pour faire le tri entre les différents formats de formation digitale, nos intervenants proposent plutôt de poser la question en termes d’impact dans la relation formateur-apprenant.

On peut ainsi opérer une grande distinction entre les formats de formation :

  • synchrones : qui permettent l’interaction
  • et asynchrones : qui ne permettent pas d’interaction

De l’avis de tous, c’est probablement une frontière plus importante que celle qui existe entre distanciel et présentiel. C’est qu’il y a un monde entre une classe interactive virtuelle (ou non) qui ouvre à la discussion et un module e-learning qu’on consulte de façon différée. Indépendamment des outils, la question du dosage des aspects synchrone et asynchrone est donc centrale. On accuse souvent le digital d’être moins humain et moins interactif, mais qu’à cela ne tienne : pour recréer de l’engagement et du lien, même à distance.

L’autre question brûlante qui se pose immédiatement est d’ordre financier. Qu’on se le dise, il y a un investissement à consentir et des coûts à amortir, pour les deux formules :

  • Un format digital synchrone est relativement facile et rapide à mettre en place, donc économique, mais représente une charge cognitive importante pour l’apprenant. On ne peut donc pas se contenter de reproduire simplement l’équivalent du présentiel, les dynamiques à créer derrière l’écran sont différentes.
  • En asynchrone, le format laisse plus de liberté et de flexibilité, mais la préparation est chronophage pour le formateur et mobilise de nouvelles compétences de scénarisation et d’écriture multimédia pour établir le parcours de formation. L’avantage est qu’une fois modalisé, un module e-learning asynchrone est réutilisable et réplicable. Le coût élevé de lancement peut ainsi être amorti à long terme.

Quel format digital choisir entre synchrone et asynchrone ? Tout dépend des usages et des objectifs. Il n’existe pas de formule qui soit en tant que telle meilleure que l’autre. La clef d’arbitrage sera souvent une question de budget et de ressources. Pour nos intervenants, la bonne idée est d’opter pour un modèle mix : des solutions blended pour bénéficier du meilleur des deux mondes.

Accompagner la digitalisation, une nécessité

Nos intervenants sont d’accord pour dire qu’un bon formateur est et reste… un bon formateur. En présentiel comme en distanciel, ses compétences sont là, sur les fondamentaux de la pédagogie et de la dynamique du groupe. Peut-on dire alors qu’il “suffit” d’ajouter une touche technologique pour passer aisément en mode virtuel, à distance ? Oui et non. Cette montée en compétence peut être un vrai obstacle pour les formateurs qui ne sont pas à l’aise avec ces nouveaux outils. Même chose du côté des apprenants. La fracture numérique est une réalité de terrain qu’il faut prendre en compte.

Que fait-on alors pour la ressouder, cette fracture ? On mise sur l’accompagnement, la mise en confiance. C’est la stratégie à adopter : sur la route de la transformation digitale, les organismes de formation doivent s’impliquer dans des processus adaptés d’accompagnement techno-pédagogique et d’acculturation à la formation digitale.

Comment, concrètement ? Cet accompagnement vers la digitalisation des formats de formation peut s’articuler autour de 3 axes, qui sont clairement ressortis au cours de la discussion, en aidant les formateurs à :

  • penser des déroulés, des séquences et des sessions plus courtes
  • conserver et capitaliser l’interactivité, pour garder l’apprenant captif et participatif
  • maîtriser les outils technologiques mis à disposition

C’est qu’il existe encore un pourcentage non-négligeable de personnes qui ne veulent pas travailler en virtuel, ou qui manquent encore de repères face à ces interfaces qui leur sont totalement étrangères. Il faut donc accompagner et les formateurs et les apprenants. Les nouveaux réflexes peuvent alors s’installer, en peu en dehors des limites de la zone de confort, mais sans dérouter en zone de stress. Nous saurons bientôt dans quelles proportions le Covid-19 a servi d’accélérateur à cette digitalisation de la formation.

Le digital, plus collaboratif que jamais ?

Avec le digital, il est impossible de recréer à l’identique ce que l’on vit en présentiel. Mais, à l’aide d’autres modalités, on active les mêmes leviers qui sont l’expérience d’apprentissage, la création de lien, le partage d’émotions.

Pendant le confinement, malgré l’isolement et l’expérience parfois traumatisante de ce cloisonnement, les gens se sont finalement retrouvés autour d’une même table, bien qu’en virtuel. On a vu naître presque naturellement et parfois très rapidement de nouveaux modes de collaboration. On a parfois, finalement, mieux collaborer que jamais, pour tester de nouveaux outils ou ressouder les rangs. La gestion de projet aussi est devenue parfois extrêmement collective.

Certains formateurs ont décidé de travailler en binôme pour animer des sessions à distance et se répartir la tâche. Ils ont ainsi pu gérer de concert : le pilotage technique, les interactions, les signaux non verbaux des personnes derrière l’écran. L’inclusion numérique demande plus que certainement que les forces soient réunies.

Le libre choix, la voie du futur ?

Le changement de paradigme est criant : au niveau des modalités de formation et d’apprentissage, mais aussi au niveau de la société en général. Nous ne reviendrons pas totalement en arrière. Ce constat fait consensus parmi les intervenants.

Il ne s’agit pas uniquement de donner le choix à l’apprenant de travailler quand il veut et où il le souhaite. Il ne faut pas non plus imaginer que le présentiel va revenir à 100%. Il ne faudra pas oublier la fracture numérique dans cette nouvelle aventure de la formation. Le souci d’équité reste une priorité. Sans compter la réalité économique nous rattrappe déjà. Ce qui se dessine, c’est une évolution vers des modalités hybrides entre présentiel et distanciel.

Une montée en puissance du blended, avec de vrais outils collaboratifs, pour rapprocher la formation des nouvelles configurations de travail. Au fond, c’est peut-être là le rôle essentiel du digital : donner l’opportunité de rapprocher la formation au plus près de ses objectifs.

Les 3 points essentiels à retenir

  1. Il n’y a pas d’opposition marquée entre le présentiel et le digital. Il y a au contraire une complémentarité renforcée par le potentiel que le digital a démontré dans une période comme celle du confinement.
  2. Le processus d’acculturation est important. Il faut accompagner cette maîtrise des nouveaux outils technologique, du côté des apprenants comme des formateurs. L’accompagnement doit être individuel et collectif.
  3. Il n’est pas possible de revenir en arrière. Un nouvel élan pour le travail collectif a vu le jour avec le digital, c’est un vrai signal pour demain. On apprend tout seul, mais jamais sans les autres.


Alors, qu’allez-vous apprendre aujourd’hui ?

Retrouvez en replay toutes les sessions des webinaires #Re-Source.

L’École d'administration publique (EAP) a été créée en 2012 pour former le personnel des administrations de la Région Wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et leurs OIP. Son objectif est d'améliorer les compétences des collaborateurs, tout en favorisant les échanges d'expériences inter-administrations.

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